La CSDM veut réduire de 20% le taux de décrochage scolaire des jeunes Montréalais [ca]

[Québec89, 13 jan, 2010]

La commission scolaire de Montréal (CSDM) lançait, plus tôt ce mois-ci, le programme Réussir. Une stratégie ambitieuse qui vise à réduire le taux de décrochage scolaire de 20% d’ici 2015. Après de nombreuses sessions de remue-méninges, les initiateurs du projet accouchent aujourd’hui d’un plan d’intervention qui renfermerait les secrets de la réussite.

Rassemblant 200 «recettes», deux grands plans d’action constituent les bases du programme Réussir .

Tout d’abord, encourager la maîtrise du français dans les écoles et ensuite soutenir les élèves qui ont des besoins particuliers.

«On intervient beaucoup plus en amont. Souvent dans les changements de cycles», précise Alain Perron, porte-parole de la CSDM.

Pour ce faire, ceci peut vouloir dire créer des classes intermédiaires entre les années charnières. Par exemple, à l’école secondaire Joseph-François-Perrault, «les élèves en difficulté font une année 2.5 avant de faire leur entrée en secondaire 3»,

selon le porte-parole. Ce qui signifie que pour 2007, 45 élèves ont eu une grille horaire spécifique. C’est une des «recettes» qui a été retenue pour le plan Réussir, confirme M. Perron.

La maîtrise du français, nécessaire à l’apprentissage de toutes les autres matières est aussi une priorité pour la CSDM. Cette dernière demande aux écoles d’insister sur l’enseignement du français et de multiplier les interventions en lecture et en écriture.

La CSDM misera sur des programmes d’éveil au monde de l’écrit, des bibliothèques plus animées, l’utilisation d’approches pédagogiques diversifiées et le dépistage précoce des difficultés en lecture et en écriture.

Quand la prévention a bien meilleur goût

La Commission demande aussi aux écoles de mettre en œuvre des mesures de prévention et d’accompagnement pour les élèves en perte de motivation scolaire.

On parle donc d’ajouter des activités sportives et culturelles au plan de cours des élèves en difficulté, afin de développer leur sentiment d’appartenance à l’école. Des parcours scolaires contenant plus de formations professionnelles et en formations générales doivent aussi être développés.

M. Perron ajoute que «les enseignants sont hautement sollicités et engagés».

Une table de travail mixte a d’ailleurs été créée pour permettre à ceux-ci et la CSDM de travailler ensemble à l’évaluation des apprentissages.

Rappelons que ces mesures ont été mises sur pied pour agir sur un taux de décrochage à la hausse de 0.9% de 2005 à 2006.

Un problème qui touche surtout les garçons

En 2006-2007, le taux de décrochage était de 10.8% plus élevé chez les garçons.

«Il faut donc porter une attention particulière à la situation des garçons et leur assurer un suivi personnalisé», insiste la présidente de la CSDM, Diane De Courcy.

Le plan d’action de la CSDM propose trente moyens d’action, parmi lesquels les écoles doivent choisir pour arriver à leurs fins. «Ce sont des recettes qui fonctionnent», d’après la commission scolaire.

Ce plan était lancé à la rentrée 2009 et s’échelonnera jusqu’en 2015. Il est donc trop tôt, mentionne la commission scolaire, pour évaluer son rendement. Les bilans seront rendus publics à la fin de chaque année scolaire.

6,6 millions de dollars sur 5 ans seront investis par la CSDM pour raccrocher les jeunes décrocheurs de la région de Montréal.

Pour la présidente, le plan ne saurait être une réussite sans l’aide des enseignants, des familles et de la communauté montréalaise. C’est la première fois de son histoire que la CSDM s’engage à atteindre des objectifs chiffrés aussi ambitieux en terme de décrochage scolaire.